Pendant la crise Covid, des acteurs de GEM ont eu la bonne idée de consigner les « événements » du quotidien… et de nous les faire parvenir !
Nous vous proposons de les publier. Ces « nouvelles » réunies formeront un recueil précieux, une trace de la vie de nos GEM pendant toute cette crise sanitaire… Et même après !
Vos écrits dévoilent une histoire locale, une aventure humaine riche d’enseignements et de possibilités de nouvelles explorations. Des témoignages uniques de nos GEM pour une histoire commune au sein du CNIGEM
Voici donc le premier texte que nous avons reçu.
N’hésitez pas à nous faire parvenir vos écrits, vos journaux de bord, en nous précisant si vous voulez ou non garder l’anonymat.
Fabien T, coordonnateur du Gem de Bobigny / rapports d’activité fournis à l’organisme gestionnaire pendant les temps confinés, (suite à une demande de celui-ci sur la situation du GEM).
Résumé depuis le début du premier confinement :
Le lundi avant la décision officielle du gouvernement et après avoir décidé le samedi précédant, avec les Gemmeurs, de ne pas autoriser d’ouverture en autonomie, je suis retourné au Gem seul pour le désinfecter, opérer un nettoyage des sols, des sanitaires, des éviers, de la vaisselles, des fours et frigo, en prévision du dé-confinement.
Acquisition d’un téléphone portable et d’une puce valable un mois (renouvelée hélas) pour établir une liaison avec les adhérents, avec l’idée de prendre des nouvelles hebdomadaires des adhérents et plus si besoin. J’ai défini une plage horaire pendant laquelle le téléphone est connecté : de 12h à 15h (mais ça déborde régulièrement), six jours sur sept (18h). Après le confinement je m’en sépare (faut pas rêver).
Dans les premiers temps j’essaye de définir les besoins, certains ressentent celui d’un appel quotidien voir plus et le disent, pour d’autre c’est par rapport à ce qui est exprimé que j’interprète ce besoin. D’autres encore tous les deux ou trois jours et d’autres beaucoup moins. Généralement ceux là sont logés à peu près correctement et ont de la présence autours d’eux. J’essaye de mettre une régularité dans la fréquence des appels, qu’ils rythment le temps du confinement.
Grosse déception que les expos des semaines de la folie ordinaires soient annulées. Je passe des liens internet sur de petits documentaires, et des courtes scènes extraites de films comiques, de numéros de clowns, d’actualités à ceux qui m’ont laissé un lien mail.
Je rappelle régulièrement les consignes barrières.
Réaliser des activités par mail ne va pas de soi pour la plupart des adhérents (ni pour moi d’ailleurs). Pour ma part je privilégie avec les adhérents les relations téléphoniques, le dessin et l’écriture sans consigne, avec l’idée de débriefer et donner une forme à tout ça après dé-confinement.
Premier constat :
ceux n’ayant pas de téléphone sortent des radars (deux adhérents) et c’est dur à avaler.
Deuxième constat : n’ayant pas l’habitude de me savoir possesseur d’un portable il y a un effet de surprise amusant pour certains, d’autres ne pensent tout simplement pas à me joindre. Je vais à la pêche pour quelques un que je sens déstabilisés par le confinement, et pour d’autres je laisse venir. Je diffuse et fait diffuser un n° de tel par le canal Gem (entre eux)…
Troisième constat : Après une phase de sidération, de vide, de manque de sens, je rame avec le portable et ses fonctionnalités comme pour l’ordinateur. J’ai choisi un créneau horaire qui convient le mieux aux adhérents mais me fractionne la journée en deux… Faire comprendre aux personnes présentes à mon domicile que je suis au travail est compliqué.
Le portable trois heures pas jour c’est… migraines et oreille gauche en surchauffe, tension nerveuse (je m’interroge sur les effets sanitaires de ce micro-onde sur le long terme…)
Compliqué aussi de faire ce que nous avions déjà du mal à faire hors confinement (avancer la situation administrative, statuts, règlement, rapport d’activité, lecture des documents reçus et réponse mail…)
Durant les deux premières semaines les trois heures quotidiennes ont suffit à peu près avec une fréquence d’entre cinq et sept adhérents contactés par jour, en trois jours à peu près l’ensemble des adhérents est couvert (environs 24). Avec la plupart nous parlons de tout et de rien, de ce qu’entraine le confinement et de ce qu’ils font et comment ils s’occupent. J’écoute surtout, et aiguille sur ce que je sais qu’ils apprécient, recueille des envies personnelles et des idées et projets possibles pour le Gem, pour la vie d’après.
Pour la plupart ils sont en relation entre eux, au moins en binôme. Une gemmeuse très perturbée a réussi a trouver mon téléphone personnel sur mon site d’artiste, j’ai eu quelques soirées compliquée (problème réglé partiellement après une très longue discussion)
Troisième semaine, les masques et le gel sont bienvenus, petits dépannages administratifs et alimentaires, repas pour un gemmeur voisin pour le dépanner, et accueil dans le jardin du Gem pour trois d’entres eux en situations difficiles, rendez vous rencontre dans la rue pour d’autres. Malgré la distanciation que j’impose à plus de 3 mètres (imposer large pour obtenir la distance correcte, un mètre cinquante, ça va). La mise en présence fait du bien, apaise, permet de dire, de réfléchir, de projeter l’après confinement,
mais l’absence de collectif me gène (ce n’est pas du Gem, j’ai l’impression de bricoler du face à face seul dans mon coin).
J’essaye de tenir à distance l’actualité anxiogène générée en boucle par les médias, même si nous ne le pouvons réellement, suites aux différents décès survenus sur les GEM, s’il le faut nous en parlons mais je les laisse ouvrir la discussion s’ils ont besoin d’en parler. J’écoute et je rassure comme je peux. Certains lâchent beaucoup, se confient trop à mon gout, voir vraiment trop, je leur reprécise à chaque fois ce que je pense être mon rôle : les soutenir, les aider comme je peux avec mes compétences particulières, animer le Gem, que j’entend ce qu’ils disent, mais que je souhaite qu’on reste sur ces points définis. Que je peux être une personne de confiance, un lien, mais en aucun cas remplacer un psy, ce n’est pas mon rôle…
La diffusion de la vidéo du spectacle réalisé avant la Noël entretient le lien mais je n’ai pas beaucoup d’adresses net et il y a des problèmes avec le format. Certains sont en relation téléphoniques ou en interaction avec Denis et Remy, nos deux intervenants des ateliers musique. Je profite des voyages au Gem pour ramener du matériel récupéré (vaisselle, papier, tissus, matériel divers sur lequel travailler après).
Quatrième semaine, j’ai un sentiment de début de glissade…, Décompensations et surconsommation médicamenteuse pour deux d’entre eux, appel de détresse, angoisses inquiétude pour deux autres, messages reçus sur la boite mail ou la messagerie, avec des « urgents », des « rappelle moi s’il te plait »,
problèmes de ressources (vol, décompensation suite aux jeux de hasard, découvert bancaire). Quatre sont très tendus, deux s’ennuient beaucoup et expriment le désir de se remettre à une activité pérenne (semis et jardinage, couture ou reprise de fabrication de la fontaine).
Le prolongement annoncé du confinement a un impact déprimant. Le décès de D. est un gros choc pour ceux qui le connaissent.
Sur ces quatre semaines j’en ai soutenu particulièrement deux qui ne pouvaient bénéficier de l’effet Gem :
- A.B. par de longues discussions sur ce que nous avons en commun (peinture, Pyrénées orientales, musique…), des livraisons de petits colis, des échanges avec son CMP CATTP pour ses papiers. Il est confiné en clinique à Stain pour une chimio des poumons et a eu droit au virus en prime, il semble remonter la pente et va reprendre la chimio.
- A.2. arrivée au Gem deux semaines avant le confinement, et qui vit un confinement difficile et explosif avec ses parents et ne connaissait pas grand monde au Gem, un peu isolée.
- F1. a des passages difficiles aussi et je l’appelle très fréquemment, il semble avoir réussi à créer une relation triangulaire apaisante avec V. et A.2. (ouf) cette semaine et même a avoir rassuré la mère d’A.2. C’est un effet étonnant du Gem, à consolider et à faire vivre le plus possible dès la reprise.
- Deux adhérentes sont à suivre avec plus d’attention dès maintenant, S. et F2. qui semblent avoir besoin d’une attention plus soutenue.
Je réfléchi au dé-confinement, mettre en pratique des règles de distanciation « sociale » n’est pas si difficile, pratiquer un ersatz de collectif (trois ou 4 personnes au maximum) à partir d’un roulement bien établi et respecté non plus. La gestion des espaces sanitaires et points d’eau, plus compliquée, mais pas impossible.
Nous avons de la place, cinq pièces qui peuvent éviter la proximité, des tissus en stock, une machine à coudre, un spécialiste de la coupe des tissus, des patrons, une adhérente qui aime faire marcher la machine à coudre mais pas autonome pour la faire fonctionner, pas d’élastiques, mais on devrait pouvoir faire autrement (lacets, ficelle et trouver des solutions)…
Peut être qu’un atelier fabrication de masques artisanaux sympas de type protection première barrière en petite production pourrait être envisagé dans le cadre du GEM (2 masques lavables par adhérents) organisé pour quatre personnes avec des groupes se relayant …Cela permettrait de donner rapidement du sens à ce qui est vécu en le matérialisant par des objets utiles à tous, permettrait de faire vivre sous une forme concrète les gestes barrière en petit collectif et amener à travailler d’une manière plus efficace sur ce que nous avons du mal à faire respecter ordinairement dans le Gem : Des règles d’hygiène et des tâches d’entretient partagées par tous.
Je réfléchi aussi à la remise en route de la culture du jardin, une adhérente qui s’était beaucoup occupé de celui ci l’année dernière à envie (besoin) de s’y remettre. Il n’est pas inenvisageable de la laisser faire seule la préparation des semis (au heures fraîches, matin et fin de journée). Elle est très responsable et suréquipée (gants en latex, masques, gel).
Sur ces deux derniers points, atelier masques et jardinage, j’aimerais avoir l’avis de François (responsable gestionnaire) pour savoir si c’est envisageable ?
Activité durant le confinement (prolongation de celui ci)
Toujours aucune nouvelle de G. et S.1…S.2 et Y. ne rappellent plus, Fatima A. craque, je l’ai mise en contact avec C. (animatrice d’Epinay) pour la radio Bruit de couloir, l’invite à écrire sur le confinement, sur tout et n’importe quoi, et à réfléchir à se qu’elle souhaiterai voir naître dans le Gem après confinement.
Renouvellement de la carte pour la permanence téléphonique, une heure trente de queue, c’est la file des précaires…on ne prête plus son tél au voisin pour un coup de fil.
Soutiens divers aux gemmeurs qui en ont exprimé la demande, ou que je sens en difficulté.
Les fins de mois sont habituellement complexes pour certains adhérents, le confinement accentue ça : le coût de la vie a augmenté, la consommation de tabac augmente pour certains (pour moi aussi !), l’obligation de faire ses achats vite et au plus proche… ça troue les budgets. Les avantages du Gem font défaut (repas à bas prix et occupation du temps). Nous évoluons dans un temps sans repaires (lundimanche, mardimanche, mercredimanche…) hors des sorties achats.
Les équilibres budgétaires des adhérents, déjà tendus en temps normal deviennent plus que difficile à tenir. Un se retrouve vraiment en difficulté (découverts bancaires ou comptes à sec)….Au pire on dépanne et on verra bien après pour recouvrer s’il y a lieu…
Mise à disposition de matériel de peinture pour trois adhérents (R., A.B et A.2). Il faudra renouveler le stock quasi épuisé (il n’était pas très fourni, c’était des dons)
Déplacements et rencontres avec des adhérents soit sur des lieux urbains (la Villette, sortie de métro fort d’Aubervilliers, Robespierre) ou à domicile (Pantin, Aubervilliers) soit dans le jardin du Gem, pour aider matériellement (F.1, V.), soutenir, livrer des colis (A.B), pour assurer une continuité administrative (A. et D.), briser la solitude (R. et F. A.), ou un confinement trop pesant, parfois compliqué (A.2, R).
Une demande de soutien plus suivi de la part d’A.2.
Elle souhaite la constitution d’une alliance thérapeutique entre les différents organismes et acteurs qui la suivent, elle parle d’une hospitalisation en clinique dans un établissement équivalent à Laborde et a rédigé un courrier de motivation en se sens, j’ai commencé à en discuter avec le CMP de Bobigny, avec le Docteur B. (bonne opinion du Gem, il a de bon retours) A.2 prend sa part des démarches et à écrit un texte motivant sa demande. A construire ?
La relation avec A.2 est exclusive, elle lâche beaucoup de choses, les temps au tél et sur le net sont importants et me questionnent en permanence sur ma place d’animateur GEM par rapport à ce qu’elle aimerai que l’on fasse pour elle, elle a tendance à mélanger, à tenter de manipuler il me faut sans arrêt repréciser ma position : animateur et pas autre chose … ou presque, ses qualités artistiques m’amènent, en tant que peintre, à quelque chose qui dépasse un peu ce rôle, presque celui d’enseignant (là je suis plus à l’aise, son travail artistique m’interroge vraiment, il est facile de lui permettre d’évoluer en y apportant la technique, le soin et la mise en valeur de ce qui est produit, pourquoi rester sur le côté « art brut » parfois réducteur ? et cela peut être profitable à tout ceux qui « travaillent du pinceau » ). Dès que je la ramène sur ses créations cela va mieux.
Je ne me sens pas vraiment préparé pour un accompagnement si complexe et ai du mal à définir mon rôle.
Elle n’hésite pas à utiliser ma ligne de tél personnel ce qui m’oblige à le déconnecter et impacte ma vie privée. Seul les membres du premier bureau y avaient accès jusqu’alors…sans abus. Compliqué…
F.1 et F.2. m’éclairent pas mal sur comment m’y prendre avec A.2. les aides viennent de l’intérieur du Gem, c’est impressionnant leur vision, leur qualité d’expertise.
L’idée de l’alliance thérapeutique est intéressante, cela permettrait de mieux définir cet accompagnement côté GEM, d’avoir des interlocuteurs, d’autres points de vue, de compléter, de construire ce qui ce met déjà en route avec A.B : le réseau avec les CATTP et les CMP, les services sociaux, de mieux mettre en valeur la ressource que peuvent être les GEM.
Continuité du soutien mis en œuvre pour A.B, hospitalisé, livraison de colis nourriture, achat d’une carte téléphonique pour maintenir le contact, matériel de dessin, relation téléphonique avec son CMP (infirmière, assistante sociale) pour préparer sa sortie. Un long appel tout les deux jours (entre 45mn et une heure). Il vit assez bien son confinement par la pratique de dons de dessins en retour de services et d’attention par le personnel de la clinique…Il a repris du poids…et la chimio. Anticiper avec l’assistante sociale le retour à domicile (voisin irascible et accompagnement ménager). Ce voisin l’obsède…
J’ai redémarré les démarches administratives pour le changement de domiciliation du Gem (deux ans que ça traine et génère du malaise) je ressent le besoin de liquider cela, ce truc qui plombe. En l’absence de S. (président) c’est D. (vice président) et A. (trésorière) que je sollicite pour les signatures (doubler tous les postes du bureau est nécessaire). Il me semble important de régler ce point pour enregistrer à la Maison des Association de Bobigny, re-domicilier le compte bancaire, avoir accès aux extraits de comptes et clarifier la situation auprès de la maison de quartier du haut Pantin, l’ARS et des différentes structures avec lesquelles nous pourrions être amené à travailler….Si non impossible de faire des demandes de subventions, de partenariat, de « résidences » (vu la couleur de ce Gem, pourquoi ne pas solliciter certaines possibilités du ministère de la culture…en rêve…). Les temps risquent d’être compliqués dans un futur proche, même si, ayant la capacité de faire beaucoup avec rien ça ne m’inquiète pas trop.
Soutien pour A. aussi…ses opérations de la hanche et de la cataracte sont repoussées, sa marche devient douloureuse, elle garde son sourire, son concierge l’aide à porter ses grosses courses. Elle m’a fait part de son inquiétude à propos d’une grosseur à la poitrine qu’elle à depuis deux mois et qu’elle n’osait pas montrer à son médecin de peur du diagnostique. Je l’ai encouragé à dépasser cela et à prendre rendez vous d’urgence...Sa peur était justifié, cancer du sein, elle passe une échographie le 17 mai… j’ai prévenu son CMP avec lequel elle est plus en relation qu’avec le GEM…
Dernière semaine de confinement.
La demande d’ouverture rapide du Gem se fait sentir plus forte
(B., L., F1 et F. A., R.t, V., R., S., Y…), je ne promets rien mais invite à réfléchir une possibilité d’ouverture en nombre restreint avec des rotations, notre lieu d’accueil est grand, nous pouvons envisager d’accueillir environs huit personnes à la fois. Si l’on divise la journée en deux donc deux groupes cela peut être très correct et évite les déjeuners sur place, avec 30mn de désinfection entre chaque groupe par le groupe qui précède, et 30mn de rangement désinfection en fin de journée par exemple par celui qui clôt la journée).
Probablement réduire l’ouverture aux seuls adhérents (ceux qui ont réglé des cotisations en 2018, 19,20) pour réduire la circulation pendant un certain temps.
Il y a une demande forte de K. pour que je me rende chez lui et rencontre son beau frère suivi à Pantin, je temporise, il va plutôt bien et je n’ai pas envie de créer un précédent et de me retrouver à jouer un rôle de visiteur et confident qui ne peut pas être le mien.
Je fais des « test », il m’est arrivé de recevoir des adhérents au jardin, j’essaye que ce ne soit jamais en tête à tête, et maximum quatre personnes(des ratés), cela permet d’évaluer les problèmes à venir : masques, règles d’hygiène, distanciation…Les toilettes restent à peu près propres (difficile de reporter ses mauvaises pratiques sur un collectif limité), usages des objets et lavages de main respectés (c’est moi que je prend ponctuellement en faute).
D’ors et déjà F.2 et R oeuvrent de concert et à distance sur le jardin (hors de tout contrôle sauf distanciation, avec ce que F.2 trouve comme graines, nous verrons ce qui en sortira, surprise). Les deux parlent de se remettre en condition de reprendre un travail, B. aussi, pour reprendre une vie normale et pouvoir ce projeter. R. est passé mettre un coup de peinture sur les barrières de haie. Faire lui donne le sourire.
Le soutien téléphonique n’est plus aussi soutenu que lors des quatre premières semaines, même si les trois heures hebdo sont largement dépassées, mes boites mail commencent à saturer (pas que du GEM…). L’objet téléphone commence à me bloquer, j’ai du mal à l’allumer, j’ai du mal à tenir les fréquences d’appel, les visites n’y sont pas pour rien, la reprise de l’administratif non plus (rédactions de Cr, de documents, prise de contact pour A.B et A.2). J’en perd quelques un de vu…les mieux installés dans le confinement (S. et L.), ou les plus « durs » (D., et M.)…
Les repaires dans le temps aussi sont compliqués, mélangés, un peu comme s’il y avait plusieurs temps avec des tempos différents qui se superposent, ou créent des distorsions.
Reprise de contact avec Y., il veut du sport et réfléchit à un métier en rapport avec le sport (Judo Junomishi peut être ?) voir devenir animateur ou éducateur sportif.
Contacts réguliers avec J. (superviseur) et A (collègue), une fois C (collègue), avec les Cmp, l’Inecat aussi par mail, ça m’aide, mes enfants aussi.
Je réfléchi encore à cet atelier masques, indispensable, peut être acheter ceux ci est plus simple, mais moins valorisant.
Je réfléchi aussi aux restitutions de ce qui aura été produit pendant le confinement, quelle forme donner à cela.
Il y a tout ce qui a été mis de côté, je ne m’interdis pas de projeter, les haies de jardin à renforcer et repeindre, les fresques murales de jardin en esquisse… la continuation de la fontaine avec R. et qui voudra s’y joindre, préparer des portes ouvertes en remplacement des SDLFO, voire une expo en partenariat avec la ville, à un atelier portraits en argentique (comment nous nous percevons, comment nous sommes perçus et comment acceptons nous d’être perçu…mise en scène peut être ?)
Besoin d’une instance de type conseil local de la santé mentale, et d’un carnet d’adresse des ressources spécifiques au secteur, j’ai l’impression de travailler hors sol, en tâtonnant, avec le ressenti qui n’est pas forcément objectif (instinct, intuitions, illusions ?), parfois de ne pas être dans mon rôle, à ma place, voir de dépasser mes prérogatives. J’ai toujours un peu peur de commettre des incongruités.
J’ai aussi l’impression d’un tiraillement cérébral, d’avoir du mal à cloisonner mes pensées, mes actes, Gem, vie sociale, vie familiale. Tout semble s’imbriquer ou s’emmêler sans distinction. Confusion…
Une structure comme la trame, aussi solide, ce serait bien aussi…
Le 7 mai j’ai reçu quatre adhérents résidant au plus près du GEM au jardin, pour faire le point sur comment envisager une reprise partielle :
Afficher les consignes de distanciation et d’hygiène.
Réduire l’accès aux adhérents seuls (ayant réglé au moins une fois sur 2018, 19,20) et aux personnes envoyées par les CMP et Cattp du secteur. Plus d’ouverture en autonomie pour un certain temps.
Supprimer les repas et mettre la vaisselle sous clef, utiliser des gobelets en carton personnalisés au marqueur et renouvelés à chaque ouverture pour le café ou les boissons, sucre en dosette ou emballé, café lyophilisé et lait en dosette.
Mise à disposition de gel hydro-alcoolique de masques et savon liquide, serviettes en papier.
Poubelles et lingettes désinfectantes dans les toilettes et dans chaque pièce. Seaux pour balais à pont.
Nettoyage des sols, du matériel utilisé, des tables, des poignées de portes, des interrupteurs à chaque fin de séance.
Désinfectant et trousse de secours.
Règlement et règles à afficher.
Privilégier le plein air (pingpong, jardin, travaux sur la verrière et les portes sous l’escalier et la remise à outil, balade en forêt de Bondy, Fresques au mur ?)
Gants de jardin personnalisés pour ne pas avoir à désinfecter les outils trop souvent.
« Et en même temps » :
Récupéré une machine à laver le linge (ça peut être utile en ce moment, comment amener ça?) un taille haie, des cadres de formats divers, un pyrograveur, un petit métier à tisser, des kilos de vis, des bols, de la filasse, des cadres, des outils etc. …
11 mai, jour du dé confinement…impossible d’envisager quoi que ce soit, …là j’ai lâché…le cerveau dans une bulle.
Je suis au minimum (nouvelle phase de sidération) tout semble absurde au dehors, au dedans comme après un passage de cyclone. Faire le point, le constat et reconstruire sur ce qui a tenu…Je me laisse deux jours pour flotter et réagir, j’irai au Gem faire un point technique pour me remettre en mouvement.
L’équipe du jardin a ouvert à huis clos (R.t au tél) 3 personnes au Gem, ils m’attendaient et étaient inquiet que je ne vienne pas, « c’est lundi, c’est mon jour ! » Je leur ai demandé par tél de réfléchir à des missions qu’ils peuvent s’attribuer en prévision de la remise en route (le jardin c’est déjà pas mal et raisonnable) et surtout ne pas faire d’accueil. Je reste bloqué sur ce maudit tél et assure uniquement le lien avec quelques un pour temporiser jusqu’à samedi, j’y verrai plus clair au niveau conditions d’accueil…Et de la manière dont je dois modifier mon emploi du temps…17 h 45 de temps de travail ?????…
Caler mes congés là-dedans en impactant le moins possible la reprise ? Comment faire, quand l’autonomie n’est plus envisageable ou compliquée à tenir ?
Activité sur le deuxième confinement.
Le 04 11 2020
Situation du Gem de Bobigny :
Nous avons tenu une réunion préparatoire à la tenu d’une AG dès que possible, hier et en avons profité pour prendre la température des jours à venir et faire le point sur les jours passés entre confinement et dé-confinement, ce qui a été fait et ce que nous avons du modifier. (A fin de vous rassurer cette réunion c’est tenu dans le strict respect des consignes de distanciation sociale, 10 personnes, animateurs compris, ce qui est limite, mais dans la pièce principale augmentée de la pièce d’entrée ce qui nous donne un bon minimum de 40 m2)
Les adhérents ont exprimés leur remerciement pour l’efficacité de ce qui avait été mis en place lors du premier confinement, mais souhaitent pouvoir continuer à venir au Gem, la présence physique étant importante pour eux et donc que l’ouverture soit maintenue au moins à minima. Nous avons donc listé les points noirs du Gem ou ils risqueraient de se croiser fréquemment, points sur lesquels nous allons apporter une vigilance accrue par une signalétique ad hoc et du matériel de désinfection facile à utiliser.
Dans le GEM :
Le Gem de Bobigny (la chance) est suffisamment grand avec 4 pièces bien séparées pour pouvoir continuer à accueillir en invitant les adhérant à se répartir. Hors Samedi la présence dans les lieux n’excède pas sept personnes simultanément depuis que nous n’organisons plus de repas, le flux d’accueil varie moyennement entre sept et vingt personnes quotidiennement (ce qui est très rare, sauf travail avec Bondy). Le travail que nous avons mis en route avec A (Collègue) et le Gem de Bondy continuera sous une autre forme (probablement par correspondance, il s’agit d’écriture).
Je pense que la jauge de 6 personnes ne risquerais d’être dépassée qu’exceptionnellement et les adhérents sont d’accord pour s’auto-réguler, c’est a dire céder la place si cela est nécessaire.
Les activités proposées seront de l’ordre de pratiques soit individuelles soit permettant la distance, facile à mettre en œuvre dans l’espace du Gem.
La vaisselle autre que celle jetable n’est plus utilisée. L’accès à la cuisine est régulé s’il y a lieu de partager de l’alimentation (gouter, eau, café) tout est acheté en dose individuelle et ensachée.
Des feuilles d’attestation, des lingettes, des masques et du gel sont à disposition.
Hors Gem :
Nous avons quelques adhérents en situation de grand risque en cas d’infection Covid, et certains hospitalisés, pour eux je maintiens le contact par téléphone de manière bi hebdomadaire voir plus si besoin ou demande.
Pour l’instant, je maintiens ma présence sur les lieux lundi, mardi après midi et samedi aux horaires habituels et réajusterais suivant les besoins (Visite à domicile ou besoin d’horaires différents).
Voir aussi : Faut-il un pass sanitaire dans les GEM ?